Sur les écrans, l’horreur
De tout un pays meurtri
De n’avoir pu anticiper l’erreur
De quelques abêtis
Peut-on les appeler ainsi ?
Ces hommes de pacotille
Qui vendraient tous leurs amis
Contre un gros sac de billes
Ils ont pété un boulard
Nous pûmes les considérer
Comme l’ombre des barbares
Ou des calamités
Bien qu’aucune mèche
Ne fut sciemment brûlée
Ils ont ouvert la brèche
Par omission fourvoyée
Nous nous rappellerons du port
Jadis historique
Et le souffle du matador
Apocalyptique
J’accuse toutes les autorités
De jouer avec des vies
Pour l’histoire de quelques livres
Volés aux gens d’ici

Rappelez-vous
Mardi 4 août 2020. Alors que le Liban lutte tant bien que mal contre la crise économique et les répercussions de la pandémie de Covid 19, deux explosions se succèdent dans le port de Beyrouth. La seconde explosion, imputée au stock de 2500 tonnes de Nitrate d’ammonium dans un des hangars du port, provoque des dégâts humains et matériels considérables à travers la ville. Le bilan humain s’élève à 214 morts et plus de 6500 blessés. Aussi, des quartiers entiers ont été rayés de la carte.
1 semaine après l’explosion, le gouvernement du Premier ministre Hassan Diab démissionne. Et plusieurs manifestations éclatent à travers tout le pays, notamment contre la classe politique libanaise accusée de corruption et de négligence face à ce drame.
Depuis Juillet 2020, la livre libanaise a perdu 60% de sa valeur et l’inflation engendrée par la crise économique a fait exploser le prix du pétrole. Bien que 45% de la population vive sous le seuil de pauvreté, il faut désormais payer l’équivalent de 8 euros pour un litre d’essence.
1 an après les explosions, la situation économique du pays est toujours plus catastrophique.
Pour aller plus loin
Livre : “Beyrouth 2020, journal d’un effondrement”, Charif MADALANI, Actes Sud, Arles 2020, 160 pages, 16,80 eur
Article : “Liban : l’article à lire pour comprendre la crise économique et humanitaire, un an après…”, France info